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EFT par Substitution ? 2ème partie


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Ce qu'en dit le Dr Gabriëlle Rutten

 

 

 

 

 

Le docteur Gabriëlle Rutten, est Maître EFT et, entre autres, auteur avec Gary Craig de « Official EFT from A to Z ».  

Après avoir terminé ses études de médecine, elle s’est consacrée pendant quelques années à la recherche scientifique clinique.

Récemment la question très sensible d’EFT par Substitution a été soulevée dans un fil de discussion au sein de l’association The EFT Guild animée par Gwyneth Moss. (https://eftguild.org/)

Comme on pouvait s’y attendre, la question a suscité beaucoup de réactions et de suggestions. Parmi ces réponses, celles de Gabriëlle Rutten et Gwyneth Moss (clic pour l’article principale) ont particulièrement retenu mon attention.

J’espère que ces deux réponses, abordant le sujet sous des angles très différentes, et j’admets assez pointues, peuvent vous intéresser et apporter quelques lumières.

La contribution de Gabriëlle :

 « Merci pour cette discussion éclairante. J’aimerais également partager mon point de vue. Ma réponse n’a pas pour principal objectif de répondre à la question initiale, mais plutôt de fournir un contexte plus large.

Le tapotement de EFT par Substitution, comme de nombreuses autres approches thérapeutiques telles que la psychanalyse, la thérapie de la Gestalt, le Rebirthing Breathwork et Somatic Experiencing, est basé sur la pratique. Cela signifie qu’il s’appuie davantage sur l’expérience du praticien et les résultats du client que sur des recherches empiriques approfondies.

Une approche basée sur la pratique invite à l’ouverture et à la volonté d’explorer ces méthodes dans un cadre thérapeutique. Bien que demander des preuves scientifiques pour étayer les affirmations soit tout à fait valable, il est encourageant de constater que les institutions universitaires et de recherche étudient de plus en plus l’EFT pour renforcer sa base de preuves. Cependant, il faut noter qu’aucune étude spécifique n’a encore été menée sur l’EFT par Substitution. En fin de compte, la valeur de ces thérapies émerge souvent de l’expérience personnelle et de la guérison qu’elles facilitent.

De même, lorsque l’EMDR a été introduit pour la première fois à la fin des années 1980, son utilisation s’est largement répandue parmi les thérapeutes malgré le manque de preuves substantielles à l’époque. Elle s’appuyait sur des résultats cliniques et des observations de praticiens. Au cours des deux décennies suivantes, le soutien empirique s’est accru et l’EMDR a été reconnu comme un traitement fondé sur des preuves. Cependant, il est important de noter que si la composante des mouvements oculaires de l’EMDR a été largement étudiée, la base de données probantes pour les formes alternatives de stimulation bilatérale, telles que les buzzers portatifs, l’auto-tapotement ou les tonalités auditives alternées, reste moins solide. Cela souligne que même les thérapies bien considérées continuent d’évoluer et nécessitent des recherches plus approfondies.

En tant que médecin ayant une formation en recherche clinique, j’ai pu constater de mes propres yeux les complexités et les limites du recours exclusif aux publications de recherche. Une proportion importante des études sont financées par des organisations ayant des intérêts directs dans les médicaments ou dans les interventions évalués. Cela peut soulever des inquiétudes quant aux biais et à la fiabilité des résultats.

Par exemple, une étude de 2020 publiée dans le Journal of Clinical Epidemiology a analysé 154 revues Cochrane(1) menées entre 2015 et 2019. Elle a révélé que seulement 9,9 % d’entre elles fournissaient des preuves de haute qualité pour les interventions évaluées, et seulement 1,3 % offraient des preuves de haute qualité pour les interventions jugées bénéfiques dans la pratique clinique. Ces résultats soulignent la nécessité de recherches plus rigoureuses et impartiales pour guider la prise de décision clinique.

Dans ce contexte, je nous encourage, en tant que praticiens de l’EFT, à continuer de travailler avec l’EFT, y compris avec l’EFT par Substitution, en raison des résultats positifs que nous observons. La recherche est importante, mais sa valeur réside dans sa rigueur et sa pertinence. En attendant d’autres études, les résultats basés sur la pratique restent un élément essentiel et valable du processus thérapeutique… »

Gabriëlle Rutten

https://www.eftpraktijkactrom.nl/gabrielle-rutten/

 

( 1) Une revue Cochrane est une revue systématique de la recherche sur les soins et les politiques de santé, publiée dans la base de données Cochrane des revues systématiques


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