La pandémie de COVID-19 a augmenté de manière exponentielle les niveaux de stress, d'anxiété et de burnout (syndrome d’épuisement professionnel, en bon français) chez les professionnels de la santé.
Plus de 100 études, comprenant des essais contrôlés randomisés (ECR), des revues systématiques, des méta-analyses et des revues de résultats, attestent de l'efficacité de l'EFT pour les indications psychologiques et physiologiques.
Pourtant, il est souvent difficile pour un professionnel occupé et surmené, de trouver le temps de pratiquer l’EFT. Il s’agit d’un vieux problème, comme le reconnait une praticienne EFT chevronnée : « Nous, les thérapeutes, sommes vraiment mauvais quand il s'agit de prendre soin de nous-mêmes ! Nous-nous préoccupons des autres et les mettons au centre. Par conséquent, nous ne tenons pas compte de l'impact que ce travail a sur nous-mêmes."
Mais l’épuisement professionnel n’est pas réservé au personnel soignant, tout le monde peut être touché, les hommes comme les femmes. Néanmoins, il est estimé que les femmes sont deux fois plus confrontées à ce syndrome que les hommes.
On peut reconnaitre le burnout par des symptômes suivants :
- Épuisement émotionnel
- Performances amoindries
- Dépersonnalisation
- Symptômes psychosomatiques
L’EFT peut être appliquée à toutes ces manifestations (cf. les études mentionnées plus haut). Elle peut être pratiquée partout, de préférence, mais pas obligatoirement, dans un lieu calme, individuellement ou en groupe. La persévérance est nécessaire, mais en tenant compte qu’il est courant, et parfaitement pardonnable, de ne pas penser à tapoter juste quand c’est le bon moment de le faire. Le burnout est justement le sentiment de ne pas être à la hauteur. Alors, évitons de nous mettre la pression, c’est contreproductif.
On peut choisir de programmer des séances régulières, ce qui demande une certaine discipline – qui, comme nous le savons, n’est pas toujours disponible quand il s’agit d’’un burnout !
Dans tous les cas, tapoter, ne serait-ce brièvement, chaque jour, ou aussi souvent que possible, par exemple sur le chemin du travail, dans la voiture aux feux rouges, en attendant le bus ou le métro, en marchant. Pourquoi pas au coucher le soir, et au lever le matin ? Ou encore chaque fois que l’on se trouve dans une situation stressante, où qu’elle soit.
Je connais des personnes pour qui il n’y a pas de problème à se tapoter en public. Personnellement, je choisis souvent de tapoter sur les doigts, soit avec les mains discrètement sous la table, soit la main dans la poche.
Parfois je cible un évènement, une pensée, une émotion ou sensation corporelle, un souvenir précis… Mais je peux aussi bien tapoter en laissant mon esprit flotter librement, car je sais que mon système sait très bien de quoi il s’agit et réagit en conséquence. Et, à la longue, ça marche !
Tôt ou tard, invariablement, vont monter à la surface le souvenir d’événements douloureux, humiliants ou traumatisants non réglés du passé. C’est un signe de progrès et mérite d’être tapoté !
C’est exactement le cas d’une étude scientifique résumée ci-dessous.
EFT pour le traitement d’un Burn Out
Dr Peta Stapleton
Publié en 2024 dans Mental Health Academy (Australie)
Mme A, une cadre de 42 ans, évoluant dans une d'entreprise dont l’environnement était sous tension constante, souffrait de symptômes graves d'épuisement professionnel. Ses tentatives de gérer le stress par la méditation, des changements alimentaires et de l'exercice régulier ne lui procuraient que des soulagements temporaires. Cherchant toujours une solution, elle découvrit l’EFT lors d’un sommet en ligne et décida de s’inscrire. Après avoir suivi les présentations, elle prit rendez-vous avec un praticien.
Celui-ci a constaté que Mme A présentait les symptômes suivants :
- Fatigue persistante et faible niveau d'énergie
- Épuisement émotionnel et sensation d'être vidée
- Irritabilité accrue et sautes d'humeur
- Difficulté à se concentrer et à prendre des décisions
- Insomnie ou perturbations du sommeil
- Symptômes physiques comme des maux de tête ou des tensions musculaires
- Perte de motivation et baisse de productivité
- Sentiment de détachement par rapport au travail
Après la séance d'évaluation, Mme A. a été initiée à la pratique de l'EFT comme approche complémentaire, tout en poursuivant ses stratégies actuelles (alimentation, exercice et méditation).
Pour commencer, Mme A. souhaitait aborder un événement professionnel impliquant son patron et une date limite qu’elle n’a pas pu honorer. Cette situation douloureuse avait déclenché chez elle un stress important et un véritable bouleversement émotionnel. La pression pour respecter le délai fixé par son patron, ainsi qu'un obstacle imprévu (une affaire familiale personnelle nécessitant un congé maladie de quelques jours), avaient exacerbé ses sentiments d'inadéquation, sa peur de l'échec et son anxiété accrue.
Les premières rondes d’EFT s’adressaient à l'état de détresse de Mme A. lié à a cet incident. Les phrases de préparation utilisées incluaient :
« Même si j'ai été submergée par la date limite que je ne pouvais pas respecter, j'accepte que c'est ce que j'ai ressenti. »
« Même si j'avais peur et ne voulais pas décevoir mon patron, j'accepte que c'est ce qui m'arrivait. »
Après plusieurs rondes Mme A. se sentait plus calme. Le praticien lui a ensuite demandé de répéter les mots qu'elle avait utilisés pour décrire son interaction avec son patron :
« Sentiment d'incompétence et peur de l'échec ».
Mme A. affirmait que ce thème était récurrent dans sa vie professionnelle et personnelle : le sentiment qu'elle décevait les gens.
Lors des séances suivantes, le travail se concentrait sur des évènements significatifs liés ces sentiments. Par exemple, le souvenir d’avoir échoué à un test de mathématiques à l'école quand elle avait huit ans et d'avoir été humiliée devant la classe. Cet événement lui avait donné un sentiment d'incompétence et d'échec, déclenchant des émotions de honte et de doute de soi profondes qui persistaient dans sa vie adulte.
Les rondes d’EFT suivantes s’appuyaient sur cette expérience douloureuse :
« Même si j'ai échoué à ce test de maths et que je me suis sentie humiliée devant la classe, je m'accepte profondément et complètement. »
« Même si le souvenir de ce moment me fait sentir incompétente et comme un échec, je choisis de libérer ces croyances négatives sur moi-même. »
Après plusieurs semaines de séances d’EFT, Mme A. a fait état d'améliorations significatives de son bien-être général et de sa résilience. Elle a remarqué une réduction de son niveau d'anxiété, une augmentation de son niveau d'énergie et une meilleure stabilité émotionnelle. La combinaison des pratiques traditionnelles d'autosoins (en particulier les stratégies d'hygiène du sommeil suggérées par le praticien) avec l'intervention ciblée de l'EFT - y compris la prise en compte des souvenirs d'enfance antérieurs et fondamentaux - s'est avérée déterminante pour aider Mme A. à retrouver un sentiment d'équilibre et de vitalité dans sa vie professionnelle et personnelle.
Lire l’article du Dr Peta Stapleton complet en anglais :
https://www.mentalhealthacademy.com.au/blog/case-study-emotional-freedom-technique-eft-for-burnout
